Le profil des familles

Les profils établis restent tributaires de la subjectivité de l’équipe et de ce que nous connaissons de la situation

Violence physique/morale entre adultes67%
Vécu de négligence/maltraitance des parents durant leur enfance72%
Maltraitance de la mère/du père envers l’enfant3%
Nous sommes toujours fortement sollicitées pour des situations de négligence. L’équipe la recense dans 49% des familles suivies. La négligence se définit par la carence de soins, une inadéquation des réponses aux besoins primaires de l’enfant (alimentation, sommeil, sécurité, stimulation, hygiène, éducation, …).

L’équipe continue d’être interpellée par cette problématique dont les conséquences sur l’enfant sont encore trop souvent minimisées et pourtant bien réelles : conséquences émotionnelles, affectives, sociales, neurophysiologiques, physiques et cognitives. L’observation de l’enfant est un outil important pour l’équipe. Être attentives aux manifestations, aux expressions du tout-petit est une part importante de notre travail avec les familles.Nous sommes fortement interpellées par le nombre important (72%) familles où l’un ou les deux parents ont un vécu de négligence et/ou de maltraitance durant leur enfance.

Le nombre de situations où nous avons recensé de la violence physique et/ ou morale entre adultes reste très important (67%) et a augmenté par rapport à l’année passée (52%). Nous pensons que le confinement a eu un réel impact sur la violence conjugale et intrafamiliale.
SAJ (est ou a été dans la famille)39%
SAJ pour l'enfant suivi25%
SPJ (est ou a été dans la famille)34%
SPJ pour l'enfant suivi3%
Placement de l'enfant suivi4%
Intervention judiciaire (Prison, condamnation, etc.)10%
Vécu de placement dans la famille34%
Négligence de la mère/du père envers l’enfant49%
Le Service d’Aide à la Jeunesse est intervenu auprès de 39% des familles suivies dont 25% pour l’enfant suivi par Echoline.

Le Service de Protection de la Jeunesse est intervenu pour 34% des familles suivies durant leur parcours de vie, dont 3% pour l’enfant suivi.Ces services interviennent dans des situations de négligence ou à risque de maltraitance, situations où il y a des inquiétudes pour les enfants.
Troubles psychiatriques57%
Handicap mental avec n°Aviq ou non
29%
Handicap physique4%
Le nombre de parents présentant des troubles psychiatriques est important. En 2020, la proportion de familles suivies au sein desquelles l’un ou les deux parents présentent des troubles psychiatriques est de 57%.

Dans 29% de nos situations, nous rencontrons un ou les deux parents qui se trouvent en situation de handicap mental. Il existe peu de structures d’encadrement et/ou d’hébergement adaptées pour ces personnes confrontées à ces problématiques et à l’expérience de la parentalité. Les parents en situation de handicap auraient besoin d’un accompagnement plus intensif autour des soins au bébé et de plus de soutien dans leur parentalité.

Les problématiques du handicap mental, des troubles psychiatriques chez les parents et de la négligence demandent à l’équipe une constante adaptation de son travail pour tenter de répondre aux besoins de ces parentalités particulières.Pour ces familles, notamment en situation de handicap mental, qui sont malgré tout très souvent en lien avec leur bébé, l’équipe fait le constat que des mesures de placement sont parfois mises en place par manque de solutions alternatives.
Famille recomposée
23%
Endettement23%
En attente d'un logement social14%
Instabilité domiciliaire34%
Isolement66%
Sans papiers14%
Gros souci d'hygiène14%
Alcoolisme19%
Tabagisme48%
Toxicomanie23%
Prostitution connue6%
  • La problématique de l’hygiène reste fortement présente au sein de notre population, qu’il s’agisse de l’hygiène corporelle ou domestique.  Auprès de 14% des familles, l’équipe a recensé une problématique importante d’hygiène pouvant mener à une certaine négligence et à un certain inconfort de travail pour l’équipe. L’hygiène influence également l’estime de soi, la confiance en soi des personnes. L’équipe tente d’aborder et de comprendre celle-ci, en tenant compte de la possible hypothèse d’une forme de protection contre le monde extérieur non respectueux, violent, abusif ; mais aussi en essayant de leur faire vivre d’autres expériences de bien-être, …Cela reste une thématique difficile à aborder et à travailler. L’équipe est toujours en recherche d’outils didactiques appropriés pour sensibiliser les familles à cette problématique. Elle a, cette année, confectionné un plateau de jeu mais, suite à la pandémie, n’a pas encore eu l’occasion de le tester avec les familles suivies.
  • 33% des familles que nous accompagnons occupent un logement que nous considérons comme « inadapté ». 14% des familles sont dans l’attente d’un logement social. Seulement 13% des familles disposent d’un logement social or toutes les familles suivies se trouvent dans une situation financière précaire.
  • De plus, 34% des familles rencontrées font preuve d’une instabilité domiciliaire (déménagement durant le suivi).
  • L’équipe est de plus en plus souvent confrontée à des couples réunissant deux parents présentant un handicap mental et/ou des troubles psychiatriques et étant d’origine étrangère et/ou sans papiers.
  • Nous avons également relevé quelques informations supplémentaires nous paraissant importantes à souligner. Sur les 79 familles :
    • 65% des grossesses étaient non planifiées. Néanmoins 91% des grossesses étaient « souhaitées » et/ou « acceptées ».
    • 34% des parents ont un vécu de placement dans leur parcours de vie.
    • 8 signalements au Service d’Aide à la Jeunesse ont été réalisés concernant des enfants suivis en 2020 dont 4 à l’initiative d’Echoline. Dans la mesure du possible, l’équipe tente d’impliquer et d’accompagner la famille dans cette démarche de demande d’aide.
    • 3 enfants ont fait l’objet d’une mesure de placement pendant le suivi.
 

Le cumul des problématiques et des facteurs de vulnérabilité présents au sein des familles complexifie notre travail et nécessite une adaptation constante de notre pratique pour proposer un accompagnement adapté aux situations rencontrées.
Ces problématiques peuvent être des facteurs de risque qui viennent affecter les compétences parentales, leurs capacités à prendre soin de leur enfant, de répondre adéquatement à ses besoins fondamentaux.
Nous relevons que beaucoup de parents accompagnés ont eux-mêmes souvent des antécédents de violence/négligence et/ou un vécu de placement pendant leur propre enfance.  Nous devons travailler à partir des traumatismes vécus par les parents pendant leur propre enfance pour pouvoir les soutenir et les guider dans leurs capacités parentales à prendre soin de leur(s) enfant(s).
Cette année particulière et le confinement imposé en raison de la pandémie du COVID 19 n’ont fait qu’augmenter la vulnérabilité et la précarité des familles que nous avons suivies.

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